lundi 16 août 2010

Chandigarh - चंडीगढ़

Il est 4h du matin, nos réveils sonnent et nous sommes, 40 minutes plus tard et sous une pluie battante, en attente du bus en direction de Chandigarh. Peu après 5h, il se présente à notre hauteur. Sous les "CHANDIGARH, CHANDIGARH, CHANDIGARH !!!" du conducteur, nous montons à bord. Aucun signe d'éclaircie à l'horizon, le bus roule 5 heures pour parcourir les 200 kilomètres séparant Roorkee et la nouvelle gare de de bus de Chandigarh.



Ici, les vaches sont absentes, les routes sont longues, larges et bien ordonnées, les rues sont propres, des esplanades bétonnées et entourées de nombreux commerces contrastent avec les ruelles bruyantes, sales et bondées de Delhi par exemple. En un mot, Chandigarh présente une autre image de l'Inde. Malgré tout, la vie ne manque pas en cette veille de célébrations de l'Indépendance (15 août 1947).


En 1947, l'Etat du Penjab est partagé entre le Pakistan et l'Inde. Sa capitale de l'époque, Lahore, se trouvant du côté pakistanais, il faut lui trouver une nouvelle capitale. C'est Nehru qui décide de la construction d'une " ville nouvelle, symbole de la liberté de l'Inde libérée des traditions et du passé qui soit une expression de la confiance de la Nation en son avenir ". Aujourd'hui, elle est la capitale des Etats du Penjab et de l'Haryana sans appartenir pourtant ni à l'un, ni à l'autre. Chandigarh est un territoire d'union ; à ville particulière, statut particulier...

Imaginée par l'architecte franco-suisse Le Corbusier au début des années 50 et construite en moins de 10 ans, Chandigarh est une capitale moderne, prévue initialement pour 500 000 habitants et qui en compte aujourd'hui près d'un million. Elle est divisée en plusieurs secteurs de 800x1200 mètres de côté et désignés par un numéro. Le Corbusier élabore un système de circulation très sophistiqué « Les 7 voies de circulation » hiérarchisant 7 niveaux de circulation dans la ville et visant à fluidifier le trafic et préserver les zones d'habitation de ses nuisances. Chandigarh est aujourd'hui une des rares villes indiennes où il est encore facile de circuler.
« Chaque secteur est composé de zones d'habitations, d'un centre commercial, de zones de travail, d'équipements sportifs, de lieux de culte et d'espaces verts. Le Corbusier a voulu créer une ville dans laquelle véhicules et piétons ne se croiseraient pas, une ville conviviale où chaque quartier aurait un esprit de village. On ne pénètre dans chaque secteur que par quatre points seulement. Au coeur de chacun d'eux la circulation est interdite aux voitures ». Le grand carré que forme la ville est divisé en 47 carrés plus petits, les secteurs, eux-mêmes divisés en quatre carrés, les blocs, eux-mêmes divisés en 13 catégories d'habitations différentes.


Nous arrivons vers 10h dans cette ville d'Inde où le niveau de vie est le plus élevé (IDH légèrement supérieur à celui de la France!) et où le taux d'alphabétisation avoisine les 82%.
Au premier hôtel que nous visitons, les choses se compliquent ; notre ami italien Paolo a oublié son passeport. Peu de temps après avoir déposé nos bagages dans des chambres relativement propres et agréables, nous sommes conviés à trouver un autre endroit où passer la nuit. A la veille de l'Independance Day, dans une ville administrée par le gouvernement fédéral lui-même, les hôteliers ont des consignes strictes. Après avoir essuyé trois nouveaux refus aux quatre coins de la ville, nous perdons un peu espoir. Mais la pluie s'est arrêtée et au bout de notre vadrouille de secteurs en secteurs, le soleil pointe enfin son nez. Au City Edge, ils se contenteront de nos 4 passeports ; et après nous avoir d'abord demandé 6 000 roupies pour 2 chambres, puis 5 000, nous nous en tirons pour 600 roupies chacun... Pas facile tout de même de négocier quand l'un d'entre nous n'est pas en règle...


Sans véritable charme mais impressionnante de par son organisation, Chandigarh est finalement une étendue de béton généreusement arborée, aux rond-points méthodiques et verdoyants.

Après avoir enfin résolu l'épineux problème de l'hôtel, nous allons visiter le Rose Garden, le plus grand jardin de roses d'Asie. Peu de roses sont écloses dans cet immense jardin nécessitant un entretien quotidien ; ici sont plantés 50 000 rosiers auprès desquels il fait bon se promener. L'inconscient qui en coupe une fleur s'expose à une amende salée de 500 roupies...



Non loin de là, une petite Tour Eiffel a été érigée. Nous visitons ensuite le City Museum qui sur trois étages nous apprend l'histoire de la ville et de son architecture.

Le lendemain, à bord du bus le mieux climatisé d'Inde, et sûrement le plus étincelant des bus locaux, nous quittons le secteur 17 pour le secteur 1 où se trouve le Rock Garden, un jardin de 12 hectares entièrement composé de déchets industriels, ménagers et autres objets usagés. Peuplé de nombreuses sculptures faites de résidus quelconques, cet « environnement visionnaire » compte également un grand nombre de chutes d'eau artificielles et est en contraste total avec l'architecture moderniste de la ville. C'est un ancien inspecteur de la voirie, Nek Chand, qui a construit ce véritable labyrinthe minéral et végétal à l'aide de débris qu'il ramassait chaque jour sur le bord des routes : bouteilles, assiettes, tessons de céramique, briques concassées, fils électriques, verres, bracelets, tuiles...).





Avant de repartir, nous nous rendons au Capitol Complex où se trouvent tous les bâtiments administratifs de la capitale (assemblées, palais de justice...) et surtout la Main Ouverte (The Open Hand), le symbole de la ville. Lors de sa conception en 1955 – en pleine guerre froide – elle était aussi considérée par Nehru et Le Corbusier comme un symbole du non-alignement, ce refus des pays émergents d'avoir à choisir entre les deux forces en présence, les Etats-Unis et l'ex-URSS. 


Au retour, bercés par les pleurs d'un enfant et les soubresauts incessants et peu banals du monstre de métal, nous somnolons puis regagnons nos foyers vers 23h, avec pas mal de sommeil en retard.

lundi 9 août 2010

Mussoorie - मसूरी

Vendredi après-midi, des milliers de pèlerins d'orange vêtus défilent dans l'avenue principale de Roorkee. Aucun bus en direction de Dehra Dun (capitale de l'état d'Uttarakhand et passage obligé pour atteindre Mussoorie) ne partira donc de la gare centrale ; on nous dirige vers un arrêt de bus, si l'on peut appeler cela un arrêt puisque les nombreux bus qui y passent ne s'arrêtent pas ; pour monter, il faut sauter. Les destinations ne sont pas écrites (en hindi peut-être mais ce n'est même pas sûr), ce qui rend notre tâche plus difficile encore. Après quelques minutes d'attente et aucun bus pour nous n'arrivant, un homme qui depuis le début semble être disposé à nous aider, nous conduit vers une petite camionnette qui vient de s'arrêter un peu plus loin. Quelques personnes ont déjà pris place, nous arrivons tout de même à monter tous les six à bord. Nous manquons déjà d'air et de confort quand le chauffeur invite vivement les gens à grimper en direction de Dehra Dun ; au maximum nous avons été une vingtaine à l'arrière, assis ou debout.  A notre arrivée, il commence à pleuvoir ; c'est le bon moment pour monter dans un autorickshaw et parcourir les 7 kilomètres entre notre point de chute et la gare de bus reliant Dehra Dun et Mussoorie.

L'ascension, de nuit, est sportive. Le conducteur semble connaître chacun des virages ; de puissants phares et un avertisseur polyphonique opérationnel nous garantissent une sécurité loin d'être optimale mais de circonstance.


Après avoir posé bagages au Paramount Hotel, nous nous mettons en quête d'un endroit calme proposant de la viande et des bières fraiches ; The Imperial Square répond bien à nos attentes.
Les panneaux de signalisation indiquant lors de la domination britannique (1858-1947) : « Interdit aux chiens et aux Indiens » ont disparu.


Le lendemain matin, après un copieux petit-déjeuner, nous entamons une marche qui, si l'on excepte quelques temps de répit, durera jusqu'au soir. Nous nous promenons d'abord sur Camel's Back Road qui prend son nom d'un éperon rocheux en forme de bosse de chameau. Calme et apaisante, cette route de 3 kilomètres offre de beaux points de vue malgré les nuages qui lentement se dissipent.


Nous trouvons un nouvel hôtel, conseillé cette fois-ci par le Guide du Routard. Déçus par l'hôtel précédent, très sale, aux draps humides et sans douche, nous nous installons au Deep Hotel, dans une grande chambre pour six et pour la modique somme de 1500 roupies. Nous reprenons des forces à proximité avant de repartir en direction de Happy Valley, où se trouve un village de réfugiés tibétains.

Chaque année, de nombreux enfants tibétains fuient leur terre natale pour tenter de rejoindre des écoles créées en Inde par le gouvernement tibétain en exil. Confiés à des passeurs, ils risquent leur vie en traversant clandestinement les frontières et en marchant pendant près d’un mois à travers la chaîne himalayenne. L’école de Mussoorie accueille près de 2 400 enfants. Ayant laissé derrière eux leur famille, ils sont considérés comme des orphelins. Ils y reçoivent une éducation tibétaine et découvrent l’histoire de leur peuple et de leur pays.


Petite note historique:

Les tibétains ont vécu dans l'harmonie et la paix durant des siècles, adhérant aux principes de non-violence et aux enseignements du Bouddha. En 1959, l'invasion des communistes chinois secoua brutalement leur vie. Des milliers de gens innocents et vivant en paix périrent tandis que beaucoup furent emprisonnés et torturés. A la suite de l’invasion, plus de 1 200 000 tibétains sont morts et plus de 6 000 monastères anciens ont été détruits.
C'est dans ces circonstances qu'en 1959, Sa Sainteté le Dalaï Lama, chef spirituel et politique du peuple tibétain, a miraculeusement réussi à s’échapper en Inde pour demander l’asile. Il fut suivi par des milliers de tibétains de tout milieu qui cherchèrent refuge dans les pays limitrophes : Inde, Népal et Bhoutan. Mussoorie, dans l’état d'Uttarakhand, fut sa première résidence procurée par le gouvernement indien qui, conscient de la tragique situation, l’accueillit, lui et son peuple. En cette éprouvante période, de nombreux tibétains traversèrent, au péril de leur vie, les cols de l’Himalaya pour arriver à Mussoorie épuisés, malades et mourant de faim, traînant derrière eux des orphelins et des enfants démunis de tout. A cette époque, l'un des principaux soucis du Dalaï Lama fut de donner une éducation à ces enfants. Il souligna la nécessité de créer un foyer tibétain afin de leur procurer une vie de famille normale.




Aujourd'hui, près de 5 000 tibétains vivent à Mussoorie. Au cours de ces dernières années, le village a reçu en moyenne, 200 nouveaux enfants par an. Ceux qui parviennent en Inde sont les plus chanceux car beaucoup meurent en route. Agés de 6 à 12 ans et issus de familles pauvres, ils prennent à l'arrivée le statut de réfugiés et sont véritablement démunis de tout.
Happy Valley abrite également un petit temple tibétain. Construit en 1960 par des réfugiés, ce fut le premier sur le territoire indien. Sur les hauteurs du village, des centaines de guirlandes de tantras multicolores claquent au vent. Ces tantras sont des textes présentant l'enseignement ultime offrant la connaissance du monde et les pratiques les plus pointues dans le domaine de la spiritualité. Le canon tibétain (sorte de bible du bouddhisme tibétain) contient environ 500 tantras, complétés par plus de 2000 commentaires.
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La journée se termine par un bon repas dans un grand et agréable restaurant (The Tavern) dont la critique m'a fait saliver : « La cuisine est tout simplement excellente, du plat principal aux desserts. Les viandes sont fondantes, les cuissons parfaitement maîtrisées. Une adresse que les carnivores apprécieront particulièrement après une petite cure végétarienne dans la vallée du Gange. Live music certains soirs ». Tout était vrai, nous avons même chanté Yesterday, Paolo (notre italien) à la guitare...
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Le lendemain à 9h15, un bus nous attend. Un tour dans les montagnes aux alentours de Mussoorie nous fait notamment découvrir les Kempty Falls, cascades très appréciées des britanniques au temps de l'Empire Indien et peut-être encore plus des Indiens aujourd'hui. La chute d'eau prend forme 1400 mètres plus haut pour se diviser ensuite en 5 nouvelles cascades. A plus de 12 mètres, l'eau surgit et donne alors l'apparence de sauter et jouer sur les rochers avant de tomber. Ici se baignent presque essentiellement des hommes, la trentaine et, il faut le dire, plutôt bedonnants.
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De gauche à droite : Paolo, Jean-Philippe, Sandra, Anice et Ute
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Vers 15 heures, nous montons en vitesse dans un bus en direction de Dehra Dun, à peine installés à l'arrière, le départ est donné. Cependant, quelques secondes plus tard, une femme suivie de sa famille nous demande si nous avons nos tickets, bien sûr nous n'en avons pas. D'un ton sévère elle nous dit «Stand up!», s'en suit une descente de 30 kilomètres, durant laquelle nous sommes debout et bien agrippés aux barres de fer, horizontales ou verticales. Une jeune femme et un homme, lassés des lacets, vomissent par la fenêtre. A pleine vitesse, les virages en épingle, les klaxons et les dépassements sans visibilité ne font pas bon ménage ; les vaches sur le bord de la route n'aident en rien.
Nous arrivons enfin à Dehra Dun, bien contents de toucher la terre ferme mais sous une pluie battante et sans savoir où prendre le bus pour Roorkee. La pluie s'arrête un court instant puis redouble d'intensité lorqu'il nous faut sortir du rickshaw à proximité d'une nouvelle gare de bus. On trouve d'abord abri dans une petite échoppe, trempés jusqu'à l'os. Quelques mètres sous ce déluge suffisent à nous rafraichir profondément. Cinq minutes plus tard, on nous montre un bus, celui-ci doit partir pour Roorkee. Nous courons alors sur une cinquantaine de mètres en évitant les plus grosses flaques et prenant garde à nos vies au moment de traverser quatre voies, au trafic heureusement peu encombré. A notre grand désarroi, ce bus n'est pas le bon ; il part pour Delhi. Une nouvelle chevauchée fantastique, sans cheval mais harassante, s'annonce. Nous sommes enfin au sec mais trempés, et pas encore au bout de nos peines. Deux heures de bus, encore barbouillés et humides des précédents trajets, nous permettent d'apprécier la puissance de notre klaxon qui résonnera à nos oreilles toutes les 5 secondes et de juger encore une fois de la faiblesse des amortisseurs qui, à chacun des très nombreux dos d'âne semés ça et là, ne manquaient pas de nous faire (sur)sauter.

lundi 2 août 2010

Rishikesh - ऋषिकेश

Il pleut depuis des heures ici à Roorkee ; nous sommes le 31 juillet, en plein milieu de la mousson.
Quelques rues du campus sont complètement inondées. Parfois le milieu de la route n'est pas immergé et tel Moïse, nous ouvrons la mer. Avec 3 parapluies pour 5 et beaucoup de bonne volonté, nous atteignons la gare de bus d'où nous partons pour Haridwar, puis Rishikesh, « capitale mondiale du yoga », haut-lieu de l'hindouisme et point de départ pour les quatre lieux sacrés d'où le Gange prend sa source : Yamnotri, Gangotri, Kedarnath et Badrinath.


La ville, au pied de l'Himalaya et entourée de belles collines boisées, est prise d'assaut par les citadins et les pèlerins indiens de mai à août. Nous marchons tranquillement vers le quartier de Swargashram puis de Lakshman Jhula où nous trouvons des chambres doubles à 250 roupies pour passer la nuit. Un pont et deux passerelles piétonnes enjambent le Gange, le saint des saints des hindous.


En ce premier jour d'août, rien de tel qu'une nouvelle marée humaine, orange à nouveau. Celle-ci se dirige ou revient du Neelkanth Mahadev Temple, un des lieux sacrés les plus vénérés par les hindous. Nous ne saurons pas ce qu'il y avait tout en haut ; il faut en effet près de 4 heures pour atteindre le temple perché à 1330 mètres ; nous ne le savions pas et faisons demi-tour après 2 heures de marche fatigante, sous un soleil de plomb. Au bord de ce chemin, des dizaines et des dizaines d'infirmes (estropiés, amputés) font la manche assis ou allongés par terre, parfois tremblants, souvent le regard vide. Impossible d'y échapper, tourner la tête n'amène qu'à voir une nouvelle horreur.
En montant, nous découvrons une « drôle » de pratique : plusieurs hommes se dirigent vers le temple uniquement en s'allongeant sur le chemin et en repartant au niveau où se trouvait leur tête. Pour parcourir les 12 kilomètres séparant Rishikesh du temple, un homme mesurant 1m70 devra s'allonger environ 7000 fois. Un autre pèlerin contrôle la longueur des avancées ; gagner quelques centimètres reviendrait à trahir Shiva. Cette preuve de complète dévotion témoignée par le pèlerin n'aurait alors plus aucune valeur. A gauche, un homme est allongé, la tête ensevelie dans la terre ; vision inquiétante, quasi terrifiante de cet ascète coupé du monde, à deux pas de cette foule, qui elle, continue son chemin. Des jeunes courent, chantent et dansent parfois dans une ambiance plutôt familiale, empreinte de religiosité.

Au retour, nous nous mettons à la recherche de l'âshram où les Beatles (entre autres) ont résidé, médité, composé... Dans l'Inde ancienne, un âshram désignait un « ermitage retiré dans la nature, dans la forêt ou la montagne, où les sages vivaient dans la paix et la tranquillité, loin de l'agitation du monde ». Nous rencontrons par hasard un sâdhu pas rasé, yogi à ses heures, qui nous invite à le suivre. Les sâdhus sont des renonçants, ils coupent tout lien avec leur famille, ne possèdent presque rien, on peut je pense également les qualifier d'ascètes. Par chance, il semble bien connaître son chemin et nous dira plus tard qu'il a travaillé dans cet aâhram et se souvient bien de la venue du Fab Four à Rishikesh.


En février 1968, il y a plus de 42 ans, les Beatles et leurs femmes se rendaient dans l'âshram du Maharishi Mahesh Yogi, pour recevoir son enseignement sur la méditation transcendantale. L'Inde n'est pas encore adaptée au tourisme. Tout le monde est hébergé dans les âshrams, on y mange uniquement la cuisine indienne, ici strictement végétarienne. Les vaches, les singes, les chiens errants, les mouches et les moustiques faisaient et font d'ailleurs toujours partie du paysage. Pas de bars, pas d'alcool, pas vraiment de distraction si l'on excepte les heures de méditation et de yoga que les quatre musiciens s'imposent chaque jour.





Hormis le fait qu'ils y vivent une extraordinaire période créative, composant apparemment plus de 40 chansons qui rempliront la quasi-totalité de l'album blanc (White Album) et jusqu'à leurs albums solos après leur séparation, en passant par quelques titres d'Abbey Road, ils terminent ce séjour dans la désillusion (demande d'argent de la part du Maharishi et rumeurs révélant un comportement déplacé de celui-ci envers quelques disciples féminines, notamment Mia Farrow). Dans le cas de John Lennon, le ressentiment est total. Ringo Starr et sa femme n'aiment pas la cuisine végétarienne et leurs enfants leur manquent, c'est pourquoi ils quittent l'ashram après seulement 2 semaines ; les autres restèrent environ deux mois.

Le site est immense, la végétation luxuriante. Cependant, les nombreux bâtiments et les grottes de méditation sont à l'abandon. Notre compagnon nous raconte qu'il y eut ici de la vie comme on ne pourrait imaginer, l'âshram était très réputé à l'époque. Nous pouvons nous promener partout grâce à notre nouvel ami qui connaît les lieux comme sa poche et que nous quittons très cordialement, avec un petit pincement au coeur.


Au retour, le voyage en bus est génial puisque tous les sièges étant occupés, nous avons la chance de nous installer dans le "cockpit" à l'avant, juste à côté du chauffeur ; frissons assurés!