L'avion, un Boeing 777 où l'on mange déjà épicé à souhait, et aux hôtesses parées de belles robes rouge et noir, le front orné du "bindi" (troisième oeil) est accueilli par une grosse averse mais se pose sans encombre. Mes premières bouffées d'air indien sont particulières tant il fait chaud et humide ici mais ceci n'est rien comparé aux premières secondes à l'extérieur de l'aéroport, à l'air "libre"...
Bien installé à l'hôtel Cottage Yes Please (quartier de Pahar Ganj) et mes premières roupies en poche, je pars me promener, perdre quelques kilos, heu... prendre quelques photos.
C'est sur la route de l'aéroport vers mon premier hôtel que je découvre l'Inde, 16 kilomètres au cours desquels tout paraît si différent. Dans l'aéroport, une allée bordée d'une centaine de chauffeurs de taxi. Pour la première fois, pas un mais de très nombreux regards sont rivés sur les nouveaux arrivants et moi-même ; c'est un moment assez oppressant durant lequel je cherche sans trop d'espoir, mais non en vain, un panonceau à mon nom parmi tant d'autres. Par chance, un homme, un Indien je crois, m'attend. C'est un de ces collègues qui me conduira à bon port.
A l'extérieur de l'aéroport, je respire une odeur que je ne peux pas décrire ; elle est partout. Je dirais que ça sent... l'Inde. La chaleur et l'humidité s'ajoutant, on ne peut pas dire que le moment soit agréable mais j'ai le sourire. Peu agréable soit-il, ce moment est inoubliable.
C'est là que commence, calmement d'abord, la symphonie du klaxon, ou devrais-je dire cacophonie ; les Indiens l'utilise pour prévenir parfois d'un danger de mort imminent, mais le plus souvent pour signifier à celui de devant, d'en face, d'à-côté qu'on arrive à toute berzingue et qu'il faut se pousser, et vite! Après s'être retrouvés nez à nez avec un bus de police à contre-sens (si si!) et avoir frôlé quelques voitures (et la mort...), la route se dégage.
Alors, la misère se dévoile. Sur de larges bordures de terre, de nombreux abris de fortune sont construits, aperçu désolant de ce que sont les bidonvilles. Des familles entières vivent ici, sur le bord de ce qui ressemble à une autoroute. Le peu de vêtements qu'elles possèdent est étendu sous une chaleur humide, une mère lave son enfant près d'une bassine d'eau, un garçon nu défèque sur la route, des hommes brassent des pelles de terre poussiéreuse, et participent ainsi, en échange d'une poignée de roupies, à quelques travaux d'aménagement. Et ces flaques d'eau sombres, frais témoignage de la mousson, complètent ce décor de misère, où les déchets ne se remarquent qu'à peine ; ici c'est la pauvreté des ces hommes et de ces femmes qui choque, ce sentiment d'impuissance qui prédomine.
J'ai été, comme je m'y attendais, énormément sollicité ou accosté pendant mes quelques heures de marche d'aujourd'hui (je crois que je fais encore un peu trop touriste). Les mêmes questions reviennent toujours, et si parfois ce sont de petits Indiens curieux qui ne veulent pas d'argent et me disent qu'ils sont sur le chemin de leur travail ou de leur domicile, il s'agit le plus souvent de rabatteurs qui veulent vous emmener dans un office pour touristes, et non un office du tourisme, où ils touchent de petites commissions.
Ce matin, j'ai accepté de suivre deux de ceux là, le premier m'a guidé vers plusieurs "collègues" dans un bureau à l'écart de la Connaught Place où ils m'ont donné un beau plan de la ville et offert le Thé (j'étais parti avant qu'il ne soit servi, peut-être vaut-il mieux) Le second m'a gentiment conduit dans un immense magasin où l'on pouvait je pense trouver toutes les sortes de souvenirs possibles et imaginables, du Taj Mahal peint sur de la soie, aux éléphants en bois sculptés, en passant par ces fameux tapis et tissus du Cachemire. Ai-je craqué devant l'insistance croissante des vendeurs et vendeuses? Possible, toujours est-il que beaucoup d'entre eux connaissent quelques mots en Français, ça fait toujours plaisir...
A propos des deux photos :
La première présente la rue principale du quartier où je vais dormir 2 nuits : le bouillonnant Pahar Ganj. Un passant m'a expliqué qu'il y avait beaucoup de travaux dans cette rue en particulier parce que Delhi accueille bientôt les Common Wealth Games (2010) ; les bâtiments paraissent plus en ruine qu'en reconstruction mais je me suis bien gardé de le lui dire...
Ici vers midi rien ne vaut une petite balade en autorickshaw (véhicule tricycle à propulsion mécanique). Pour 50 roupies on peut se rendre compte du sang froid des Indiens au volant, entendre pour la première fois 200 klaxons à l'unisson, causer quelques frayeurs aux piétons rêveurs, et prendre cette photo.
Bon j'y retourne! Delhi est immense, j'ai compris tout à l'heure que marcher y était souvent une perte de temps.
qu il est degourdi mom maxou !!!! c est fou ! quel depaysement ! meme si on s y attend, cela doit etre plus qu oppressant !!! en tout cas c est super d avoir deja ce reportage genial ! Continue tes decouvertes et fais nous voyager !!!
RépondreSupprimerGros bisous your mother
je pense que tu as compris que ce n est pas grainne mais nicole qui te parle !!!!
RépondreSupprimerJ'avais oublié à quel point l'arrivée sur le sol Indien était dépaysante. Mais tes photos et tes textes me font revivre un instant la rencontre avec ce pays incroyable.
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